Andrew Wallas - Détrompez-vous, il n’est pas street artiste !

Deborah Gallin • 6 novembre 2020

Andrew Wallas connaît la rue comme sa main connaît l’intérieur de sa poche, ses bombes et ses pinceaux. C’est un homme patient et humble avec une créativité élégante, sophistiquée et tout azimut. Il est à l’écoute et il rend visible ce qu’il discerne en lui-même et autour de lui : les sentiments, les attachements affectifs, les blessures, les sensations physiques, les pensées. Son honnêteté est touchante et peut aussi choquer.

Andrew Wallas, Fresque à la bombe sur mur (2019), Spot 13, Paris 75013

Deborah Gallin :  Quand tu parles de ton travail à la bombe, est-ce que tu appelles cela du street art ou de l’art contemporain… ? Fais-tu une différence entre les deux ou c’est la même chose ? 


Andrew Wallas :  Je dis aux gens que je suis artiste peintre. Je ne dis pas je suis graffeur ou street artiste puisque ce sont des termes d'aujourd'hui.  Je fais de la peinture, du pinceau, de l’art contemporain, de l’abstrait, du graffiti, du street art. Après, ils me demandent si je suis street artiste.  


Pour moi, le street art est juste un terme. Le graffiti se passe dans de rue déjà, et il a bien fallu que les Bobos inventent un autre terme afin de le dissocier du graffiti et d’autres choses. Comme ces gens ont exploité les choses de façon à faire une mode, il a bien fallu qu'ils le donnent un nom. Pour moi c’est ça !


Quand tu vas sur le terrain, et que tu vois des mecs faire du street art, et d’autres faire du graffiti les deux milieux n'ont rien à voir. Mais, il bien a fallu créer un terme pour concurrencer !


Andrew Wallas : Je dis aux gens que je suis artiste peintre. Je ne dis pas je suis graffeur ou street artiste puisque ce sont des termes d'aujourd'hui.  Je fais de la peinture, du pinceau, de l’art contemporain, de l’abstrait, du graffiti, du street art. Après, ils me demandent si je suis street artiste. 

Pour moi, le street art est juste un terme. Le graffiti se passe dans de rue déjà, et il a bien fallu que les Bobos inventent un autre terme afin de le dissocier du graffiti et d’autres choses. Comme ces gens ont exploité les choses de façon à faire une mode, il a bien fallu qu'ils le donnent un nom. Pour moi c’est ça !

Quand tu vas sur le terrain, et que tu vois des mecs faire du street art, et d’autres faire du graffiti les deux milieux n'ont rien à voir. Mais, il bien a fallu créer un terme pour concurrencer !
        

DG : Pourquoi tu réalises des œuvres dans la rue ?

Andrew Wallas  : J’aime apporter aux gens une émotion.

Dans la rue, c'est éphémère, il y a des risques de se faire attraper. Ainsi, je me suis rendu compte qu’en peignant sur les murs je pouvais gagner de l’argent.

J’ai réalisé une fresque dans une chambre d’enfant. C’était très intéressant, car c’était un enfant aux troubles du spectre autistique, qui a eu l’ idée précise d’une représentation avec de l’eau et des paysages. 

Enfin, Il voulait quelque chose qui représentait la gentillesse et la violence. J'avais pensé à faire un chat et après un chien et puis, au final, j’ai dit un dragon ! Il a kiffé.

Par la suite ses parents, m’ont aussi demandé de leur créer un tableau pour leur chambre.
Ils m'ont exprimé en deux ou trois mots ce qu'ils voulaient dessus.




DG: Comment ça se passe pour toi quand ce n‘est pas une commande ?


Andrew Wallas : Sur murs tout dépend de mon état du moment, de mon état d'esprit. Je fais une représentation de ce que j’ai en tête. Je peux aussi bien traduire de la haine que de l’amour, que du dégout ou de l’envie... Je crée une composition sur le mur.

DG: Pourquoi Il y a beaucoup de femmes dans tes œuvres ?

Andrew Wallas : Le fait est que j'ai été élevé avec mes sœurs et ma mère. Il n’y avait que des filles. J’ai deux frères mais j’étais entouré de femmes.

J'ai toujours trouvé la femme beaucoup plus sensible que l’homme. Avec une femme les expressions du visage parlent beaucoup. Il faut être très attentif à la gestuelle d’une femme ou à ses traits du visage. Ce côté expressif de la femme me plaît
 

fais des représentations avec des hommes et des femmes pour expliquer le côté sentimental : amour ou déception. Les femmes souffrent de l'amour ou du faux amour. J'ai vu et entendu plein d’histoires. Cela me travaille pas mal. Je suis plus sensible aux émotions de la femme. On dit que Paris est la ville de l'amour. Les femmes le pensent, mais elles perçoivent le contraire. Elles croient que c'est le prince charmant, mais en fait, tu t'aperçois que pas du tout. C'est ceux que j’exprime souvent.

En général, je représente l’homme avec un skull (un crâne) et la femme avec un jolie visage de clown et des fleurs.



DG: Pourquoi Il y a beaucoup de femmes dans tes œuvres ?

Andrew Wallas : Oui, le gun sert à mettre fin à quelque chose, à changer quelque chose ou de passer à autre chose. Ce n’est pas forcément le suicide. C’est une certaine forme de violence ou un ras le bol.

 DG : Tu as une créativité bourgeonnante dans tellement de directions différentes !

Andrew Wallas :  Je cogite trop ! J'ai plein d'idées. Dès que j’ai une idée, je veux créer. Mais par la suite j'ai plein d’autres idées qui arrivent ! Après je ne sais plus ; et ça me fatigue. Ça fait que dès fois, je ne fais rien parce que j’ai trop d’idées ! C'est un truc de fou, et je comprends les artistes qui en ont marre de la vie !
DG : Est-ce qu’il y a quelque chose que tu veux que les gens ressentent ou que tu veux leur faire comprendre avec tes œuvres ?Je pense que tu devrais reformuler cette partie autrement. Par exemple : Quel message cherches-tu à faire passer ? Qu’est-ce-que le public doit ressentir ou comprendre à travers tes œuvres ?

Andrew Wallas :  Les gens comprennent ce qu’ils veulent.


DG : Quelle est l'évolution de ton travail ?
Andrew Wallas : L’évolution de mon travail est influencée par mon état d’esprit. Les voyages et les rencontres apportent les connaissances.

DG : On a l'habitude de penser que l'évolution est linéaire mais l’évolution n’est pas forcément linéaire
Andrew Wallas : Attention, il y a l'évolution et évolution. Vu que moi je touche à beaucoup de choses c'est un peu différent



C’est pour ça, quelques fois au lieu de la peinture je vais être en train de customiser des baskets, ce qui me permet de faire une avancée de fou dans mon évolution : Bam ! Quand je vais me remettre sur une peinture, je vois qu’il y a un changement de fou ! Au lieu d'évoluer uniquement dans la peinture, je fais des baskets, des skates, etcétéra j’évolue d’une autre manière. Cela étant, je vois l'évolution au bout de quelques temps.


DG : Quels sont tes buts en tant qu’artiste ?


Andrew Wallas : Réaliser mes œuvres comme je le veux et voir ma fille grandir.


DG : Comment tu vois l’évolution de ton art avant et après le confinement ?


Andrew Wallas : Ça n’as pas changé grand-chose pour moi. J’ai peint comme d’habitude sans avoir le sentiment d’être confiné. Mais après le confinement, j'ai eu l'impression que tout a été remis à zéro. C'est vrai qu'on a ressenti qu’il n’y avait plus rien qui se passait pour les artistes.



DG : Qu'est-ce que tu aimes dans l’art ? Qu'es- ce qui te fait vibrer dans l’art?

Andrew Wallas : Ce que je fais sur mur, je peux le faire sur toile, et ce que je fais sur toile je peux le faire sur mur.

DG : Vois-tu un rôle pour l’art dans la société d’aujourd’hui ou dans la culture ?


Andrew  Wallas : Le rôle est de distribuer les émotions au gens.


DG : Je sais au fond de moi-même que l’art est une conversation avec l’œuvre. Parfois la conversation est passionnante, et dans d’autres cas je me dis voilà, il y a quelque chose et je m’en vais…


Andrew Wallas  : Le but est d'interpeller les gens. Mon grand frère m’a appris beaucoup depuis très jeune. C’est lui qui m’a fait faire mon premier mur ! J'ai appris à peindre à la bombe tout seul. Tout le reste, l'encre de Chine, les pinceaux, j’ai appris à l’école d’art graphiques.

Il y a eu des influenceurs comme Voka, un peintre allemand, et Hush, un artiste britannique.


Hush ne représente que des femmes souvent en noir et blanc avec quelques colories. Ça me parle et j'adore ! Sa façon de représenter est assez simple : rapide à base de pochoirs et de graffitis. Je ne fais pas de pochoir ; je peins directement les femmes. En fait, je me posais des questions sur la façon de représenter telle ou telle partie d'une femme, et lui m’a apporté la solution : l'aisance et la solution. Je l'ai vu faire et ça m'a apporté un supplément pour dessiner les femmes comme je voulais.

J'ai toujours aimé sa représentation de la femme en volume et le reste est plat. J’ai aussi utilisé beaucoup de rouge et de bleu à une période.


DG : De quoi es-tu le plus fier en tant qu'artiste ?


Andrew Wallas : Ma fille ! Elle est autant artiste que moi !




Vous pouvez voir les œuvres d’Andrew Wallas en galeries à Monaco, à Spot 13 (Paris 75013), à La Poterne des Peupliers (Paris, 75013), à la Bastille (Paris 75011), rue des Quatre Chemins (Aubervilliers) , rue Ordinaire au le métro Marx Dormoy (Paris 75018), aux puces de Saint Ouen, à Vitry-sur-Seine, à Amsterdam, en Belgique. Il faut savoir que les fresques sont parfois éphémères et recouvertes. Vous pouvez aussi apprécier ses réalisations sur sa page Facebook : www.facebook.com/people/Andrew-Wallas/100007448565572

Deborah Gallin, Fondatrice et Directrice d’Art Works Internationally : Unleash the Unexpected!


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