par Patrick Mallet
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15 mai 2024
Qu’est-ce qu’un homme ? C’est à cette question que nous invite à réfléchir la pièce Zoo ou l’assassin philanthrope, adaptation théâtrale de son roman les Animaux dénaturés, écrite en 1963 par Vercors et présentée au Théâtre de la Ville dans une version revue par Emmanuel Demarcy-Mota et Dorcy Rugamba. La question pourrait paraître simple, l’homme est un être appartenant à l’espèce des hominidés. Et s’il persistait encore une autre branche des hominidés moins évoluée que la nôtre (les homo sapiens) ? Ses membres seraient-ils hommes tout comme nous ? Ou serait-ce des animaux ? Où se situe la frontière homme, animal ? La conscience , les sentiments, les émotions, ont longtemps été considérés comme le propre de l’homme mais les travaux plus récents ont montré que ce sont aussi l’apanage des animaux. Alors ? Alors, lors d’une expédition en Nouvelle-Guinée, des paléoanthropologues rencontrent des êtres primitifs, qui semblent être une autre espèce d’hominidé qui aurait survécu. Sont-ce des primates ou des hommes ? Pour y voir clair, un membre de l’expédition décide d’être le géniteur par insémination artificielle de l’enfant d’une « femelle » de ces êtres, de tuer le nouveau-né et de se dénoncer à la police. Son procès, auquel nous assistons, devra permettre de trancher la question. Le spectacle, non dépourvu d’humour, remarquablement mis en scène et interprété , très esthétique de par l’usage de masques d’une grande beauté figurant des animaux et du travail de lumière, bouscule nos repères et nos idées reçues en la matière. Nous en sortant à la fois ravis du bon moment passé et en proie à un questionnement multiple. Patrick Mallet