MARK ROTHKO, L’ENFANT EXILÉ

Christine Monnatte • 19 avril 2024

MARK ROTHKO, L’ENFANT EXILÉ
(Exposition à la FLV et spectacle à l'Odéon : février 2024)


D’abord, la pièce de théâtre, ensuite l’exposition ! Un grand bonheur offert par Canopy pour partir à la découverte d’un artiste que nous pensons connaître et qui, comme tout artiste, a vite fait de nous révéler ses multiples méandres dès qu’on si attarde un peu.

Jouée au théâtre Odéon-Berthier, la pièce ROHTKO est un chef d’œuvre de culture européenne : écrite par une Lettone, elle a été mise en scène par un Polonais, avant d’être jouée sur les scènes d’Europe afin de nous raconter les dernières années d’un artiste qui, arrivé de Lettonie à l’âge de 10 ans, en 1913, prit la nationalité américaine en 1938 et transforma son identité 2 ans plus tard ; en effet Markus Rotkowics devint alors Mark Rothko, le grand peintre dont nous connaissons tous les somptueux Orange et Rouge… mais moins l’œuvre des débuts.

C’est en effet à la Fondation Louis-Vuitton que l’on a pu découvrir l’ensemble de l’œuvre d’un artiste très actif tout au long de sa carrière, créateur notamment de l’Artist Union à New York, en 1934. Personnage imprévisible, il eut besoin de faire un long voyage en Europe avant de trouver sa place dans la peinture et de participer toute sa vie au développement des idées liées à cet art.

L’exposition du Bois de Boulogne fait découvrir l’ensemble de son œuvre à travers des tableaux particulièrement représentatifs de son évolution vers la couleur (au sens large) en aplats. Des aplats aux bords indécis qui illustrent parfaitement sa recherche de tons et donnent à son œuvre une dimension spirituelle indéniable.

Autres articles...

par Phoebe Wilson 14 novembre 2024
The Canopy gallery opens its doors to the Danish native artist Charlotte Haslund-Christensen with an exhibition dedicated to her 2009 work titled “WHO’S NEXT?” The open-ended question raises the issue of the stigmatisation and criminalisation of LGBTQ people internationally through the medium of photography. The exhibition is comprised of 40 portrait photographs of LGBTQ people lined up on the walls of the gallery space. Charlotte Haslund-Christensen had undertaken the approach of making them resemble mugshots. This conveys the image of these people being the criminals they would be considered to be in the 76 countries where same sex relationships are illegal.

par Evelyne Lacoux 14 novembre 2024
L’expo photo « Who’s next ? » , annoncée à la Galerie Canopy, ne m’inspire pas à priori. J’y vois des personnes prises à la manière anthropomorphique des commissariats de Police, méthode inventée par le français Bertillon à la fin du 19 ème siècle. De quoi sont-elles coupables ? Qu’a voulu dire la photographe Danoise Charlotte Haslund-Christensen ?

par Patrick Mallet 15 mai 2024
Qu’est-ce qu’un homme ? C’est à cette question que nous invite à réfléchir la pièce Zoo ou l’assassin philanthrope, adaptation théâtrale de son roman les Animaux dénaturés, écrite en 1963 par Vercors et présentée au Théâtre de la Ville dans une version revue par Emmanuel Demarcy-Mota et Dorcy Rugamba. La question pourrait paraître simple, l’homme est un être appartenant à l’espèce des hominidés. Et s’il persistait encore une autre branche des hominidés moins évoluée que la nôtre (les homo sapiens) ? Ses membres seraient-ils hommes tout comme nous ? Ou serait-ce des animaux ? Où se situe la frontière homme, animal ? La conscience , les sentiments, les émotions, ont longtemps été considérés comme le propre de l’homme mais les travaux plus récents ont montré que ce sont aussi l’apanage des animaux. Alors ? Alors, lors d’une expédition en Nouvelle-Guinée, des paléoanthropologues rencontrent des êtres primitifs, qui semblent être une autre espèce d’hominidé qui aurait survécu. Sont-ce des primates ou des hommes ? Pour y voir clair, un membre de l’expédition décide d’être le géniteur par insémination artificielle de l’enfant d’une « femelle » de ces êtres, de tuer le nouveau-né et de se dénoncer à la police. Son procès, auquel nous assistons, devra permettre de trancher la question. Le spectacle, non dépourvu d’humour, remarquablement mis en scène et interprété , très esthétique de par l’usage de masques d’une grande beauté figurant des animaux et du travail de lumière, bouscule nos repères et nos idées reçues en la matière. Nous en sortant à la fois ravis du bon moment passé et en proie à un questionnement multiple. Patrick Mallet
Show More
Share by: